Saturday, September 16, 2006

Faux toucher.

Si mes doigts sont couverts de farine (par exemple après avoir touché du pain, ce qui est somme toute assez courant) je ne peux pas toucher de porcelaine, même en pensée. Il se passe quelque chose entre la porcelaine, la farine et le bout de mes doigts ; ça n'est pas un bruit — une sorte de crissement du toucher — un cri ? Il y a quelque chose de l'ordre du démenti et de la panique. Le toucher ressenti : fuyant, aproximatif — de quelque chose qui se dérobe — est à l'opposé de ce que je vois : un objet lisse et solide, parfaitement présent. Mais tellement lisse ; la farine transforme la présence simple en présence fuyante. L'objet saisi se révèle différent de ce qu'il prétend être.
Vincent Bergerat.

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